Iris Van Herpen, créatrice de mode reconnue pour son travail d’orfèvre, a été l’une des premières à introduire les technologies de pointe au sein de la haute couture. Si son goût pour l’impression 3D en a fait une technicienne hors pair, la création de matières novatrices l’a définitivement rapprochée des laboratoires scientifiques. Quoi de plus logique donc, pour cette amoureuse de la matière, que de faire apparaître quelques-unes de ses créations dans un haut lieu de la science actuelle: le CERN. 

Ce laboratoire de physique, le plus grand au monde, a pour but d’identifier les constituants de notre Univers. Enfoui à une centaine de mètres, le mastondonte métallique qui se dresse derrière le mannequin est incontestablement la figure la plus impressionnante du complexe scientifique. Il s’agit du grand collisionneur de hadrons (LHC). C’est là qu’on fait voler les particules. Et c’est donc là que la créatrice a décidé de faire onduler ses robes. Enfin, pas réellement. Vu les champs magnétiques et les taux de radiation environnants, il s’agit d’un cliché retouché numériquement. C’est le photographe de mode Nick Knight qui l’a réalisé. 

Juxtaposant la délicatesse du vêtement à la toute-puissance machinique, confrontant l’humble silhouette humaine à l’immensité du monde, cette image est surtout une invitation pour les artistes et les chercheurs à « collisionner » leurs savoir-faire.