Novembre 2024. Balenciaga demande à l’artiste japonais Showichi Kaneda de créer une série de sculptures exclusives pour compléter une collection capsule réalisée pour le Grand Prix de F1 de Las Vegas. 

Kaneda reprend l’une de ses figures types, un requin-marteau floqué de logos. Les ailerons se mêlent à l’ossature en fibre de carbone du monoplace. Pour l’artiste, il s’agit d’une métaphore d’un monde qui va de plus en plus vite et qui fascine une bonne partie de l’humanité. Aller vite, la mode et la F1 ont cela en commun. Et qui mieux que les requins pour incarner cette célérité, sachant que la plupart d’entre eux doivent rester en mouvement constant pour que leurs branchies puisse filtrer l’eau et extraire l’oxygène. 

Les marques qui apposent leur logo sur un objet pour en faire décupler le prix, on connaît. Mais cette figure de requin influenceur pose une question terrifiante: les marques s’approprieront-elles bientôt le vivant? Capitaliseront-elles sur les espèce du monde entier? Transformeront-elles la planète en « Logorama », un monde peuplé d’une faune et d’une flore manufacturées, où tout ne sera que propriété et publicité? Les moutons électriques de Philip K.Dick pointeront-ils bientôt leur nez? Finirons-nous dans une steppe artificielle où l’on n’aura su que plagier la nature à défaut d’avoir su la préserver?